Une coordination départementale pour lutter contre le photovoltaïque en milieu naturel

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Quelques membres de la coordination se sont rassemblés devant la Préfecture à Périgueux, hier.
  • Publication publiée :5 avril 2023
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Six associations de Dordogne qui s’opposent à la création de parcs photovoltaïques en pleine nature, ont décidé de se rassembler au sein d’un collectif : la Coordination Photovoltaïque Dordogne. Un nouveau statut à rayonnement départemental, qui leur permettra enfin, espèrent-ils, d’intégrer le Pôle Départemental des Énergies Renouvelables récemment constitué, et donc enfin se faire entendre. C’est en tout cas ce qu’ils ont demandé dans un courrier remis à la Préfecture, hier, en marge d’une conférence de presse. La petite dizaine de membres de la Coordination qui a rappelé qu’elle est favorable au photovoltaïque à condition qu’il n’empiète pas sur des espaces encore préservés.

« On a fait un inventaire de tous les projets qui ont été déposés à la Préfecture puis qui sont passés à l’avis des autorités environnementales. Moi, j’en ai dénombré 46. Sur ces 46 projets, il y en a seulement 6 que l’on pourrait qualifier de projets en zone artificialisée, c’est-à-dire sur des parkings ou sur des anciennes zones industrielles. Donc ça veut dire que les 40 autres projets sont sur des zones agricoles, naturelles ou forestières. » Marie-Christine Boutheau du collectif photovoltaïque Montaigne Montravel et Gurson et co-fondatrice de la Coordination.

La coordination qui dénonce une ruée sur le photovoltaïque au sol, car plus facile à mettre en œuvre, mais aussi plus impactant sur les paysages et la biodiversité avec la déforestation qu’il entraîne, le réchauffement des sols, les risques incendies ou encore la problématique du drainage. Les collectifs qui regrettent une offensive des gros industriels qui profitent du retard de la France sur le développement des énergies renouvelables.

« Est-ce qu’on doit tout brader au nom de l’urgence énergétique ? Est-ce qu’il faudrait prendre un ou deux an de plus pour faire des politiques plus cohérentes. Un photovoltaïque plus soutenable. Ce que l’on demande, c’est une réflexion départementale en amont. » Véronique Cluzeau, présidente de l’Association pour le développement durable du causse de l’Isle (ADDCI) et à l’initiative également de la création du collectif.

La coordination soutenue dans sa démarche par la SEPANSO et par SOS Forêt Dordogne. On peut la contacter via coordinationphotovoltaïque24@mailo.com

Un projet à Sainte Foy des Vignes

Et parmi ces projets de création de parcs photovoltaïques, il y en a un qui fait particulièrement parler de lui en Bergeracois. C’est celui du hameau de Sainte Foy des Vignes, à la sortie de Bergerac, mais rattaché à Ginestet. Là-bas, la société Vertavi prévoit une implantation sur un peu moins de 6 hectares. Le permis de construire a été déposé. Mais les riverains ne comptent pas laisser les panneaux s’installer. Plusieurs d’entre eux ont fondé le collectif « Préservation de l’environnement naturel de Sainte-Foy des Vignes, non au photovoltaïque ». Le collectif qui a intégré la Coordination Photovoltaïque Dordogne. Il dénonce une implantation non concertée sur un terrain naturel à proximité d’un espace boisé où la biodiversité est bien présente, un terrain inadapté à ce type de projet.

« C’est un terrain qui est pente, exposé nord. On peut donc déjà se demander, au niveau de l’ensoleillement, enfin de la rentabilité, ce que ça pourra donner. Mais surtout qui dit en pente, dit ravinement lorsque cela sera déboisé. Or ça alimente des ruisseaux et ces ruisseaux alimentent une zone où il y a tous les ans des inondations et là, elles vont être renforcées par ce fait-là… » Martine Madillac, présidente du collectif

Et Martine Madillac de compléter avec les problèmes d’accessibilité, la présence d’habitations à une cinquantaine de mètres avec les nuisances visuelles, sonores, le problème de dévalorisation du patrimoine que cela implique. Le collectif, fort d’une pétition signée par 200 personnes, qui ne désespère pas de pouvoir enfin rencontrer le Préfet pour aborder la question.