La 5G est arrivée à Bergerac mais ne fait pas l’unanimité

Opération promotion pour Orange, à Bergerac, hier. L’opérateur téléphonique ravi d’annoncer le déploiement de son réseau 5G sur la ville. La 5G présentée comme l’outil indispensable à la transformation numérique de la société face à une augmentation de l’utilisation des données internet, de façon exponentielle. En effet, d’après l’opérateur, aujourd’hui 50% des connexions au net se feraient via mobile. Conséquence, le réseau 4G serait saturé. La 5G serait donc la réponse avec qui plus est un débit 4 à 5 fois supérieur à celui permis par la 4G. 10 fois supérieur d’ici quelques mois. 

“Pour l’utilisateur grand public, ça lui permettre de pouvoir avoir un certain nombre d’usages qui vont se transformer, télémédecine, contenu éducatif, mais également de pouvoir, avec beaucoup plus de fluidité, de rapidité, de confort, suivre une visioconférence depuis son domicile, pouvoir télétravailler avec beaucoup plus d’aisance également.” Eric Arduin, délégué régional Orange pour la région Nouvelle Aquitaine Sud.

Et Eric Arduin d’ajouter que la 5G d’Orange s’inscrit dans la volonté de l’entreprise de réduire son empreinte énergétique dans la mesure où le réseau serait moins énergivore que la 4G. Pourtant, ce sont bien des antennes supplémentaires qui ont été installées. 27 réparties sur 9 sites à Bergerac pour permettre à la ville d’être entièrement couverte. Des antennes dites intelligentes qui ne s’activent que lorsqu’elles détectent un appareil connecté en 5G.

Un argument qui convainc peu les écologistes parmi lesquels Lionel Frel. Le conseiller municipal de Bergerac et porte-parole d’EELV en Dordogne qui estime que compte tenu du nombre d’appareils 5G qui seront mis sur le marché, on ne pourra plus parler d’intermittence de connexion. Lionel Frel qui pointe surtout la question sanitaire.

“Il n’y a pas eu énormément d’études qui ont été menées quant aux conséquences d’installation 5G partout. Il n’y a pas de recul suffisant quant à ça. Il y a des pays comme la Suisse ou la Belgique qui ont mis leur processus en pause le temps de traiter cette question du point de vue sanitaire. C’est simplement adopter le principe de précaution.” Lionel Frel, conseiller municipal de Bergerac et porte-parole d’EELV en Dordogne

En face, Orange met justement en avant une étude de l’ANSES selon laquelle il n’y aurait pas de risque nouveau pour la santé au vu des données disponibles. Et Eric Arduin, pour illustrer, de préciser :ce n’est pas plus dangereux que d’être devant un micro-ondes qui tourne. “Sauf qu’un micro-ondes ne tourne que quelques minutes par jour”, estime Lionel Frel qui rappelle que l’ensemble des élus de la ville avaient voté, en 2020, un moratoire sur la 5G qu’il avait proposé avec Julie Tejerizo, élue communiste. L’élu d’opposition qui regrette que le maire de Bergerac ne s’en soit pas emparé et qu’il ait laissé l’installation de nouvelles antennes se faire sur l’espace public. Mais pour Stéphane Fradin, conseiller municipal délégué au numérique et à l’informatique, la ville n’a que peu de pouvoir d’action. La municipalité qui dit tout de même surveiller ce déploiement de la 5G, effectif en fait depuis plusieurs mois et chez tous les opérateurs. 

“Ce que j’ai proposé à Orange, c’est qu’ils mettent des bornes de contrôles d’ondes comme l’a fait la communauté d’agglomération bordelaise pour que l’on puisse sécuriser tout un chacun sur le bien-être de la santé.” Stéphane Fradin, conseiller municipal délégué au numérique et à l’informatique

Des bornes dont Lionel Frel ne voit pas trop l’intérêt. L’élu qui invite simplement les Bergeracois, maintenant que le mal est, à refuser l’utilisation de la 5G.

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