Deux conférences-débats, la semaine prochaine, le 3 mars, sur la question de l’emprise dans la sphère familiale. Conférences-débats proposées par la Maison de la Justice et du Droit de Bergerac qui dans son rôle d’information et de prévention ne peut passer à côté du thème des violences intrafamiliales. Une problématique qui prend de plus en plus d’ampleur dans la société. Mais le phénomène d’emprise, de pouvoir sur l’autre, reste difficile à identifier, estime Corinne Mery. La thérapeute libournaise tentera de donner quelques clés de compréhension à l’occasion de ces conférences la semaine prochaine.
“Le but, ce serait surtout d’alerter sur les symptômes et de pouvoir mieux comprendre ce qu’est l’emprise parce que c’est un phénomène extrêmement diffus et très complexe à appréhender. Ce qui est très particulier et paradoxal avec l’emprise, c’est que sous emprise, on va avoir l’impression que c’est nous même qui prenons des décisions alors qu’elles vont à l’envers de nos besoins et même de notre sécurité.” Corinne Mery, thérapeute au sein du centre thérapeutique et de formation du Libournais.
L’enjeu pour la thérapeute est donc de sensibiliser surtout les professionnels de l’action sociale, de la justice mais aussi les forces de l’ordre. C’est le public attendu pour la première conférence, à 15h.
“Là pour les professionnels, c’est important de leur transmettre des signes d’évaluation quand il y a des situations de tension. Je crois qu’il y a beaucoup de choses encore à approfondir. On en découvre toujours un peu plus sur les mécanismes d’emprise, sur comment ça fonctionne. Donc, il y a besoin de se tenir au courant. Et tout le monde n’est pas forcément formé. Et puis même formé, on peut ne pas repérer. Ce sont vraiment des signes à bas bruit en fait.” Corinne Mery, thérapeute.
Ces signes, ça peut être un aspect dépressif, le manque d’estime de soi, l’absence de revendications personnelles. Des signes qui peuvent alerter les professionnels mais aussi les proches des victimes. Une autre conférence sera d’ailleurs dédiée au grand public de 16h45 à 18h. Et au-delà des mécanismes de l’emprise, les professionnels, thérapeutes, associations de soutiens aux victimes et professionnels du droit, aborderont également la manière pour en sortir. “Cela prend du temps”, conclut Corinne Mery qui estime qu’un accompagnement social et des soins psychiques sont indispensables avant de rappeler que tout le monde peut être concerné.
Conférences-débat donc vendredi 3 mars à la maison des syndicats à Bergerac. C’est à 15h pour les professionnels. Ils peuvent se faire connaître auprès de la MJD. Rendez-vous ensuite à 16h45 pour le grand public.
La maison de la justice et du droit
La MJD de Bergerac qui a été créée en 2001 pour rapprocher la justice d’un public qui en est éloigné.
Installée au Petit Sol, la maison de la justice et du droit a notamment pour mission de mettre en œuvre les mesures alternatives aux poursuites pénales. Mais l’activité principale de la MJD reste l’accueil des justiciables et l’information juridique. En 2022, près de 3.000 personnes ont franchi les portes de la maison de la justice et du droit.
“Les justiciables viennent à la MJD notamment pour avoir des réponses sur les litiges d’ordre civil qui sont relatifs au logement, la consommation, le surendettement, les troubles du voisinage, les conflits familiaux. Et la MJD est également un moyen pour le justiciable d’accéder à un conciliateur judiciaire pour résoudre son conflit autrement que pas une saisine de la juridiction.” Julien Jambou, juriste assistant et chargé de mission auprès des chefs de juridiction auprès du tribunal de Bergerac.
Concrètement, à la MJD, on peut bénéficier de renseignements, rencontrer des avocats à travers des permanences juridiques gratuites. On peut aussi demander à voir un notaire ou obtenir un entretien avec des associations d’aide aux victimes (France Victime, Association de soutien de la Dordogne, CIDFF, UFC que choisir, Association solidarité sans frontières).
Pour y accéder : un numéro unique : le 3039. Numéro gratuit et anonyme.
On peut aussi envoyer un mail mjd.tgi-bergerac@justice.fr