Travaux de la halle à Bergerac : des commerçants inquiets

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  • Publication publiée :14 mars 2022
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14 mars 2022 – 131 vues

À Bergerac, les commerçants de la halle préparent leur déménagement

Vous le savez, la halle du marché couvert va entamer sa mue. Les travaux doivent débuter le mois prochain.

La halle qui sera fermée le 3 avril, mais on retrouvera la plupart des commerçants quelques jours plus tard, le 12 avril, sur une halle provisoire qui sera installée place Louis de la Bardonnie, juste à côté donc. Une halle composée de préfabriqués, améliorés, pourrait-on dire et entourés de barrières. Coût de l’opération pour la municipalité : 120.000 euros. Les commerçants prendront en charge leur déménagement. Un billet de 5.000 euros par exemple pour la poissonnerie.

Des commerçants qui, pour la plupart, s’adaptent à la situation à l’instar d’Hervé Aubertie de la ferme du Breuil. Lui est tout à fait satisfait de ce qui lui a été proposé par la mairie dans la future halle et joue sans problème le jeu du déménagement : 

« Il va y avoir des travaux donc il y a cette période temporaire dans des algécos, il faut l’accepter. Après, l’activité, je ne sais pas trop quelle va être la conséquence de cette situation, mais bon je suis prêt à ce transfert. »

À la Charcuterie de la halle, installée là depuis plus de 25 ans, on avoue subir un peu ce grand chamboulement, mais force est de s’adapter. Florence Castagnol : 

« Je ne voyais pas trop l’intérêt moi de faire des si gros travaux. Moi, ça me convenait, juste faire quelques travaux, peut-être de peinture, abaisser le plafond, mais faire que des petits travaux. Là, il faut tout déménager. C’est sûr que ça fait du travail. Après bon, on sera bien installé quand même dans des petits algécos. »

Florence qui anticipe toutefois un manque à gagner pendant cette période de transition, du fait de la perte du stationnement place Louis de la Bardonnie.

Sylvain Alves, primeur, installé depuis 8 ans au marché couvert, ne rejoindra pas, lui, les préfabriqués sur la place et ne reviendra pas dans la halle à la fin des travaux : 

« Principalement parce que dans le futur projet de la halle, on me propose un étal qui est la moitié de ce que j’ai aujourd’hui. Ce qui pour moi est très compliqué. Je n’ai déjà pas très grand. Je vais juste changer de quartier du coup. Ce qui n’était pas prévu si rapidement, mais voilà, les choses ont imposé que. »

primeur hall.jpg (381 KB)

Sylvain qui a donc décidé de louer un local, rue Sainte-Catherine. Un espace beaucoup plus grand, au sein d’une rue largement occupée par des commerces de bouches. Un local plus cher aussi. Un véritable pari donc pour l’entrepreneur qui devrait s’y installer pour Pâques.

Sylvain Alves qui avoue en fait ne pas avoir été convaincu par le projet de la municipalité et regrette de ne pas y avoir été plus associé.

« Je leur souhaite que ça marche. Ce n’était pas mon idée première de ce qu’il aurait fallu faire parce qu’on va quand même réduire la halle. C’est dommage. Je pense qu’on n’a pas assez mis les commerçants au centre du projet. »

C’est le sentiment aussi en quelque sorte du côté du Comptoir de l’Océan. La poissonnerie qui va investir la halle provisoire, mais qui n’est pas certaine de revenir dans le futur marché couvert. « C’est une erreur monumentale de réduire la halle de 35%. Nous avons acheté une boutique d’environ 80/90 m² et on nous propose d’en réintégrer une de 37m² », nous a confié, excédée, Céline Rognerud, du Comptoir de l’océan. La commerçante qui a préempté une cellule laissée libre par le départ de Parallèles 8. Mais qui, sûre de rien, ne peut garantir qu’elle réintégrera la halle, au risque de tout perdre. Elle veut toutefois rester optimiste.

Une halle dont la fin des travaux est annoncée avant l’été 2023. Restera ensuite les aménagements alentours. Le chantier, dans son intégralité, ne devrait donc pas être fini avant la fin de l’année prochaine.

De quoi inquiéter cette fois les commerçants qui bordent la place. Une réunion avait lieu mardi dernier et ils y ont largement exprimé leurs craintes. Concernant les livraisons, les coupures d’électricité, le stationnement, les nuisances plus globalement. Tous craignent de vivre une longue période de vache maigre même s’ils plébiscitent, globalement, le projet.

Kim Bono est la gérante du café du marché, entre la halle et le passage Bobinski. Elle, risque de voir sa terrasse se transformer en base arrière du chantier :

« On est très inquiets en fait de notre avenir ici, surtout pendant la durée des travaux. La suite nous intéresse énormément parce que certes on va avoir un bel emplacement, une belle terrasse, un beau marché beaucoup plus transparent donc j’imagine qu’on va tous être beaucoup plus visibles, mais on est vraiment inquiets de la durée et de savoir comment on va travailler pendant ces travaux. On est tous dans l’attente. »

Kim Bono qui se demande comment elle va pouvoir maintenir une terrasse raisonnable sachant que le restaurant va être impacté à la fois par les travaux de la halle, mais aussi par ceux sur le bâtiment du Crédit Agricole. Elle espère en tout cas que la halle provisoire permettra de maintenir une certaine attractivité du quartier, mais il faudra plus. C’est ce qu’a tenu à souligner Baptiste Gros, le gérant de La Colline aux livres :

« Même la version optimiste, sur cette période de travaux, on est quand même sur 3 temps extrêmement forts qui vont disparaître ou en tout cas être amoindris, à savoir donc au moins deux étés et un Noël. On aimerait beaucoup un soutien assez fort. »

Depuis, la mairie a confirmé qu’une grande campagne de communication sera lancée pour mettre en lumière les commerçants et restaurateurs qui bordent le marché couvert.

Les opérations de communications qui vont effectivement devoir se multiplier avec l’ampleur du chantier annoncé.