Les gendarmes de la Dordogne sensibilisés au recueil de la parole des enfants

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Le major Cécile Capelier dispense la formation auprès des gendarmes du Bergeracois.
  • Publication publiée :17 novembre 2023
  • Post category:Actus

Des sessions de sensibilisation ont lieu régulièrement dans le département. Cette semaine ça se passait à Bergerac. Une formation de trois jours dispensée par le major Cécile Capelier, membre de la CLAP, la cellule de lutte contre les atteintes aux personnes*

« En fait, c’est pour amener des techniques d’audition pour entendre les mineurs puisque principalement pour tout ce qui est agressions sexuelles, viols, de manière générale, c’est souvent la parole de l’un contre la parole de l’autre. Et en fait, il est hyper important de réaliser un entretien le plus précis possible et entraînant le moins de suggestibilité pour que ça puisse avoir du poids dans le dossier. » Cécile Capelier, membre de la CLAP

Et une des clés, c’est la patience et veiller à ne pas interpréter la parole des mineurs. En pratique, il s’agit d’abord de créer un environnement rassurant et laisser l’enfant délivrer son récit, à son rythme et avec ses mots. Un exercice pas forcément instinctif pour les enquêteurs aussi aguerris soient-ils, à l’instar de Cédric, qui a déjà mené plusieurs auditions de ce type avant de suivre la sensibilisation.

« On s’aperçoit qu’il y a des choses qu’on aurait pu faire mieux. Il y a des endroits où l’on s’est dit, je ne comprends pas, la victime est restée bloquée sur une question, il y a un mot, on a senti que là, il y avait quelque chose qui s’était créé qui ne nous a pas permis d’avoir le résultat escompté. Et donc ces petites ficelles, justement, permettent d’éviter ces embûches en les anticipant et se dire je sais ce qu’il faut ou ne faut pas dire. Et cela permet derrière d’avoir un meilleur résultat. » Cédric, gendarme à Bergerac

Pourtant, Cédric, gendarme polyvalent et heureux de l’être, ne souhaite pas aller plus loin dans la formation, contrairement à Roxane, gendarme à Thiviers. Elle a toujours voulu travailler avec les mineurs même si cela se révèle souvent très éprouvant.

« Oui, c’est impactant pour les personnels parce qu’on parle de choses qui touchent les mineurs. C’est-à-dire qu’il y en a qui vont peut-être avoir plus de difficultés à le gérer. Et donc là, il ne faut pas garder pour soi. Il faut parler avec les collègues pour ne pas le ressasser et être rongé par ça. » Roxane, gendarme à Thiviers

Voilà Roxane qui espère intégrer la formation complète d’audition de mineurs. Mais les places sont très rares. Exemple avec cet autre gendarme, Dorine, qui candidate depuis 2016. Mais la participation à cette sensibilisation, cette semaine, sera assurément un argument supplémentaire pour les deux jeunes femmes.

Notez qu’en Dordogne, l’objectif est de sensibiliser 20 % des gendarmes au recueil de la parole des enfants. Point très positif : 50 % des militaires de la compagnie de Bergerac ont déjà suivi la formation.

*La CLAP compte en moyenne 5 personnes. Elle s’occupe des violences intrafamiliales, des viols, des agressions sexuelles qui concerne les majeurs comme les mineurs.