Ils s’appellent Nathan, Axel ou encore Malcolm et chaque mardi soir, depuis la rentrée, ils se retrouvent au terrain de foot à 5 du BPFC, au barrage.
Depuis l’extérieur, presque rien ne distingue ces gamins d’une dizaine d’années, d’autres jeunes du club. Pourtant, pour certains d’entre eux, pratiquer un sport collectif était encore inespéré il y a quelques mois, du fait de leur handicap.
« Je suis la maman de Nathan. Mon fils est hyperactif. Il a un problème au niveau de la concentration scolaire, il a un très très gros retard scolaire. Il ne faisait pas de sport parce que c’est un enfant qui avait été harcelé donc il avait peur de l’environnement autour de lui, aussi bien avec des enfants qu’avec des adultes et cette année, c’est la première fois qu’il fera du sport autre qu’avec papa et maman. » Elodie, maman de Nathan.
Nathan qui est maintenant licencié au BPFC grâce à la Foot Adapté Académie mise en place, il y a quelques semaines, par Smaïn Fekirini qui est également son éducateur spécialisé au SESSAD, le Service d’éducation spéciale et de soins à domicile. Smaïn qui voulait offrir à tous les enfants de 7 à 17 ans, quel que soit leur handicap ou leur histoire, l’opportunité d’évoluer en club.
« On est au foot, mais on est surtout dans une école de la vie, donc on apprend toutes les règles : apprendre à se dire bonjour, apprendre à se respecter, apprendre à se dire au revoir, apprendre à faire attention à l’autre, apprendre à accepter les différences de chacun. C’est plus un outil qu’un sport. En fait, on est vraiment dans des habiletés sociales, dans des relations interpersonnelles, ce qui fait que grâce au foot, les enfants et même les adultes arrivent à créer des liens. » Smaïn Fekirini, éducateur
Pour Ethélia, jeune joueuse, ça a tout changé.
« C’est mieux de faire du foot adapté parce que tu connais les gens, tu peux jouer avec eux, tu peux rigoler et comme ça on te juge pas. » Ethélia, jeune joueuse.
Et en quelques semaines, les progrès seraient phénoménaux. De quoi soulager aussi le quotidien des parents.
« Moi, je vois mon fils complètement épanoui. Il a mûri en peu de temps. Je suis fière de ce club, je suis fière des encadrants. Il faut vraiment des gens comme eux et plus d’accessibilité au handicap au niveau du sport. » Elodie, maman de Nathan.
Car les clubs pratiquant le sport adapté pour les enfants sont peu nombreux. Il ne serait qu’une poignée au niveau du foot pour toute la France. Conséquence : la Foot Adapté Académie de Bergerac est très prisée. Sur les 16 jeunes pris en charge, certains viennent de Montpon ou encore de Libourne. Une famille penserait même à venir s’installer en Bergeracois pour se rapprocher du club. Isabelle, elle, habite à Couze, près de Lalinde mais faire les allers-retours, les mardis, pour qu’Axel, atteint de TDAH et d’autisme, puisse s’épanouir, ne lui pose pas de problème.
« Ces enfants-là, ils sont aussi capables. Ils peuvent tout aussi bien jouer, mais il faut qu’on les comprenne en fait, c’est surtout ça. Là, ils sont acceptés, ils sont aimés, ils sont choyés et on s’occupe vraiment d’eux et on les entraîne vraiment bien. » Isabelle, maman d’Axel
Et voilà justement ce que pense Axel de cette nouvelle expérience :
« L’important, c’est pas que gagner, c’est de s’amuser et de respecter. Et il y a l’égalité et j’ai rencontré tout le monde. » Axel
Voilà Axel et sa maman Isabelle qui espèrent que la démarche du BPFC inspirera d’autres clubs du territoire. Les choses avancent, doucement, mais elles avancent, estime Smaïn Fekirini qui entend, au fil des semaines, créer plus de passerelles encore entre la Foot Adapté Académie et les autres équipes jeunes du BPFC.
A VENIR
Notez également la conférence sur le Foot Adapté, le mercredi 25 octobre à 18h30 au club house du club de Campreal. Le thème: « L’inclusion par le foot, un pas l’un vers l’autre ». C’est ouvert à tous.
