Dordogne : les agriculteurs bio ne veulent pas finir « à poil »

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  • Publication publiée :11 janvier 2022
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02 juin 2021 – 1500 vues

La mobilisation des agriculteurs bio aujourd’hui. Mobilisation à Paris et déclinaison au niveau local. En Dordogne, Agrobio a appelé au rassemblement en début d’après-midi devant la préfecture de Périgueux.

Les agriculteurs bio inquiets de la prochaine mouture de la politique agricole commune pour 2023-2027.

Une PAC qui, derrière les beaux discours sur l’importance de l’agroécologie, de la transition des systèmes pour réduire l’impact climatique, de la décarbonation, mettra en fait « les bios à poil », dixit le réseau de la Fédération Nationale d’agriculture Biologique. En cause : le plan stratégique national élaboré par le gouvernement français et dans lequel les aides au maintien ont totalement disparues.


« Nous ce qu’on dénonce, c’est que c’est quand même très compliqué techniquement de se convertir mais être en bio c’est quand même une autre paire de manches en terme de travail à fournir et de technicité à acquérir. Du coup, c’est beaucoup plus de main d’œuvre donc on créé de l’emploi. On est nous, alors typiquement en Dordogne sur des schémas plutôt circuits courts et au final, on est ceux qui touchons le moins voire même pour les toutes petites structures, ce qu’on a énormément en Dordogne et dans le Bergeracois c’est le cas, il y a beaucoup de petits maraîchers par exemple, on a zéro, zéro prime PAC. » Nathalie Verdier, porte-parole d’Agrobio Périgord et maraîchère dans le nord du département.

Oui car qui dit petite surface, dit absence de subventions de la PAC puisqu’elle est conditionnée à la taille de l’exploitation.

Pour autant 340 millions doivent être fléchés vers les aides à l’installation en bio. « Un chiffre qui paraît important mais il faut savoir que la bio ne représente que 2 % de la PAC », explique Nathalie Verdier qui ajoute que l’aide à l’installation c’est bien mais que sans l’aide au maintien, le risque de retour de certains agriculteurs au conventionnel est réel. D’autant que les arbitrages du ministre de l’agriculture prévoient d’aligner les aides à la bio sur les aides à la haute valeur environnementale. En clair les agriculteurs en HVE, qui utilisent donc des produits chimiques, toucheront la même chose que des agriculteurs bio. De quoi peut-être mettre un coup d’arrêt aux pratiques vertueuses qui s’engageaient jusque là.

« Là on a un super levier et au lieu de mettre enfin le paquet parce que il y a l’urgence climatique, parce qu’il s’est raconté plein de choses pendant le COVID, le confinement, le problème de la circulation des marchandises, etc… Là c’était vraiment le moment de mettre un coup fort pour vraiment modifier la PAC et que vraiment ça modifie les pratiques agricoles et encore une fois ils ont raté le coche. C’est à désespérer, ils n’ont aucune volonté. »

Alors les agriculteurs bio demandent de redéfinir la distribution de l’enveloppe en intégrant un paiement pour service environnemental à hauteur de 145 euros l’hectare. Nathalie Verdier à nouveau.

« C’est à dire de faire valoir que les agriculteurs bio, par leur manière de travailler et par le fait qu’ils n’utilisent pas de produits chimiques de synthèse, engendrent beaucoup d’économies puisque le coût de la dépollution en France c’est complètement dingue, et puis le coût sur la santé, parce qu’il faut quand même soigner tous ces gens qu’on empoisonne. Et donc considérant que les agriculteurs bio font faire des économies, ils devraient toucher un paiement pour service environnemental. »

Voilà et sachez pour conclure qu’en Dordogne la bio représente 1.000 fermes et 23.000 hectares soit 7,5 % de la surface agricole.