Bergeracois : les vendanges débutent déjà

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  • Publication publiée :24 août 2022
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En Bergeracois, c’est déjà parti pour les vendanges. Comme partout ailleurs, il fallait s’y attendre, elles arrivent précocement. Exemple au domaine de Grange Neuve à Pomport où Anthony Castaing et ses équipes ont démarré samedi, le 20 août. « C’est un record », dit le vigneron qui précise qu’en moyenne, la récolte pour les blancs secs se fait plutôt aux alentours du 5 – 10 septembre. En cause naturellement le dérèglement climatique. Il faut dire que cette année, particulièrement, les professionnels du vin n’ont pas été épargnés : gel de printemps, qui a grillé les bougeons déjà sortis, puis violent épisode de grêle, qui a ravagé certaines parcelles, et enfin la canicule et la sécheresse et les raisins qui ont brûlé, la vigne aura tout connu. Conséquence : si le millésime est prometteur, en termes de qualité, la quantité ne sera pas au rendez-vous, sans compter qu’il faut jongler avec une maturité très hétérogène. 

« Ce sera une année très technique, déjà le gel a provoqué des écarts de maturité dès le départ. Il y a des grappes qui sont très avancées, d’autres moins donc il faut arriver à estimer la maturité optimum à partir de grappes qui sont disparates. Après, il y a plein de paramètres à prendre en compte pour choisir le moment de la récolte. Parce que certes, on parle beaucoup du taux de sucre, mais il y a aussi un autre facteur qui est très important pour nous, c’est l’acidité, puisque l’acidité, c’est elle qui maintient l’aromatique, donc il faut aussi la suivre. Oui, c’est une année où il va vraiment falloir être très bon technicien et c’est un challenge, mais qui est malgré tout assez intéressant à relever. » Anthony Castaing, domaine de Grange Neuve

Un défi à tous les niveaux puisque vendanger à la mi-août, ou presque, implique aussi de disposer du personnel nécessaire. Pas trop de problème de saisonniers pour le moment, les vendanges étant essentiellement mécaniques pour les blancs secs et les rosés, mais les salariés permanents ne sont pas toujours rentrés de vacances. Anthony Castaing, lui, avait anticipé, mais il s’est tout de même fait surprendre et va jusqu’à se demander s’il n’a pas attendu un ou deux jours de trop pour vendanger. Les vignerons qui doivent désormais, presque chaque année, repenser leur façon de travailler pour s’adapter au dérèglement climatique.

« Moi, cette année, je n’ai pas effeuillé, très peu de mes collègues ont effeuillé aussi puisqu’en fait les feuilles font des ombrières au niveau des grappes de raisin donc évite qu’elles soient brûlées par le soleil. Donc oui, il faut adapter. Il faut adapter aussi le travail du sol, essayer de maintenir la fraîcheur, la matière organique dans les sols puisqu’elle va retenir l’eau, favoriser l’enracinement profond et sur cette vigne par exemple, j’ai aussi appliqué de la poudre de kaolin qui fait comme de la crème solaire et évite l’échaudage des feuilles et des grappes de raisins. »

Une note positive peut-être : le manque d’humidité a limité le développement des champignons. Les ravageurs auraient également été moins présents. Reste tout de même une problématique à laquelle les vignerons doivent faire face : l’inflation et donc l’augmentation de leurs coûts de production. Un cumul de difficultés qui a de quoi décourager les jeunes entrepreneurs.« Mais il faut rester optimiste », pour Anthony Castaing qui estime que les vins de Bergerac ont un beau potentiel.