Bergerac : Un nouveau modèle de consommation avec 100 emplois à la clé

  • Publication publiée :12 janvier 2022
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13 septembre 2018 – 10246 vues

Un drive, un tiers-lieu et un projet de reconversion pour l’ESCAT

C’est ce que propose O-Toit, une entreprise lancée en juin dernier à Bergerac. Elle célébrera ses 100 jours demain.

Derrière le concept, Jean-Pierre Marty, un ancien de la grande distribution. En créant O-Toit, il a d’abord voulu répondre à une problématique : pouvoir acheter des produits responsables mais aussi ses marques préférées dans un seul et même lieu. Pour ça il a développé, à l’aide d’investisseurs locaux, un site de commande en ligne où l’on peut acheter tant les légumes d’un producteur de Prigonrieux que la lessive d’une grande marque allemande. Une manière de réconcilier consommateurs, artisans, producteurs et industriels. Echo à son histoire familial. Lui ce fils de poissonnier qui a fait « l’affront » de passer du côté obscur, celui de la grande distribution. Jean-Pierre Marty.

Écouter J-P Marty

Du côté des commerçants locaux, l’initiative a été plutôt bien accueillie. Hervé Carde est boulanger à Bergerac. Ce sont des clients qui lui ont parlé du concept. Un concept auquel il a tout de suite adhéré.

Écouter Hervé Carde

Et puis c’est un support supplémentaire au niveau de la communication, nous a assuré le boulanger qui fixe lui-même ses prix sur le site. Sans compter que le gâchis alimentaire est réduit puisque le pain, les viennoiseries et les pâtisseries sont fabriqués à la demande. Un point essentiel pour Hervé Carde, à la fois sensible à l’environnement et inscrit dans une volonté de rééduquer les consommateurs au goût. A la bonne bouffe.

Un discours qu’Ô Toit affiche volontiers. Un peu en contradiction pourtant avec la vente, sur le site, d’insecticides, de Nutella ou encore de Coca-cola…Au contraire nous a répondu Jean-Pierre Marty…

Écouter J-P Marty

Les lucioles, ce sont les fans du concept Ô-toit. Ils sont déjà plus de 800 sur Facebook. Bergeracois mais aussi habitants de Bordeaux, Paris ou Lille qui plaident pour l’installation d’une telle structure dans leur ville. Ce n’est pas encore en projet. Il y aura peut-être Périgueux en 2019 mais d’abord Jean-Pierre Marty veut aller au bout de son concept. C’est là que le site de l’ESCAT intervient. Il y prévoit, à la fin de la période test, fin 2019, l’implantation d’une véritable plateforme de distribution de produits industriels et locaux avec une centaine d’emplois à la clé. C’est ce qui permettra en fait à l’entreprise de dégager des bénéfices. Car pour l’instant ses rentrées d’argent sont maigres. 10 euros de cotisation pour les commerçants et producteurs inscrits sur le site + 12 % sur leur chiffre d’affaire. A l’avenir ce sont les industriels qui financeront le modèle.

Un modèle qui inclut également un tiers-lieu puisque le local d’Ô-Toit à Bergerac n’a en fait rien d’un drive classique. Ici on va chercher ses courses à l’intérieur du bâtiment qui abrite donc un tiers-lieu. Différents ateliers y sont d’ores et déjà organisés. Mais tout un chacun peut également y proposer d’autres activités. 
Plus d’infos sur la page facebook d’Ô-Toit

Et concrètement, Ô-Toit, comment ça marche ?

Les producteurs et commerçants locaux s’inscrivent sur le site en contrepartie d’une cotisation de 10 euros et la signature d’un contrat et d’une charte qualité. Dès lors, chaque jour, ils peuvent proposer leurs produits aux consommateurs. Ils indiquent la quantité disponible et fixent leur prix. 12 % de leur chiffre d’affaire sera reversé à Ô-Toit. Une marge que l’entreprise s’engage à ne pas dépasser.

Les clients eux n’ont qu’à se rendre sur le site internet d’Ô-Toit Bergerac. Après inscription ils peuvent commencer leurs courses comme sur tout autre site de drive. Pendant ce temps-là, chez Ô-Toit, une petite dizaine de personnes s’activent pour rassembler les produits des commerçants et producteurs et pour aller chercher les produits industriels dans un drive de la grande distribution.

Reste ensuite au consommateur à venir retirer ses courses au tiers-lieu, route d’Agen. L’occasion pour les consommateurs d’échanger sur les produits, les modes de consommation, de s’inscrire à une activité proposée au tiers-lieu : cours de cuisine, atelier bien-être.. ou encore de proposer une animation à destination des autres Lucioles.