Opération communication, en début de semaine, à l’aéroport de Bergerac. Le parquet et la direction régionale des douanes qui entendaient rappeler à qui se sentira concerné que ce n’est pas parce que Roumanière est un aéroport secondaire qu’il est pour autant une passoire pour l’immigration clandestine et le trafic en tout genre. Une piqûre de rappel qui intervient après un été 2022 marqué par plusieurs tentatives de passages illégaux vers la Grande-Bretagne avec des faux titres d’identité ou même sans titre, précise la procureure de Bergerac pour qui l’enjeu est à la fois d’identifier les filières de création de faux papiers mais surtout de dissuader les passeurs.
« Moi ce qui m’intéresse, c’est d’aller chercher ceux qui monnayent cette précarité, ceux qui profitent de cette misère avec des coûts exorbitants, parfois 3.000 euros par personne, 4.000 euros par personnes pour juste fournir de faux documents et dire « allez à Bergerac, c’est plus sûr », voilà, moi c’est ces personnes-là que je veux aller chercher et c’est pour ça que c’était important de dissuader en disant aéroport secondaire, ça ne veut pas dire moins sécurisé. » Sylvie Guedès, procureure de Bergerac.
En effet, les gardes-frontières contrôlent 100 % des passagers à l’arrivée et au départ, y compris sur les périodes de forte affluence où l’on peut atteindre les 13 rotations par jour. C’est 225.000 passagers contrôlés en 2022. 300.000 avant COVID. Et certainement beaucoup plus dans les mois qui viennent avec les grands événements sportifs qui se profilent : coupe du monde de rugby puis Jeux Olympiques qui verront affluer les Britanniques, qui ont des attaches sur le département, ainsi que les touristes. À l’aéroport, les trafics de drogue, d’argent ou encore de marchandises seront donc plus encore scrutés à la loupe, eux aussi.
« Donc la coupe du monde de rugby va avoir lieu bientôt et effectivement, même s’il n’y a pas d’équipe, même s’il n’y a pas de match en Dordogne, il y en a en Gironde, donc il pourrait y avoir des maillots de rugby, des écharpes, des bonnets, des casquettes, qui pourraient contrefaire certaines marques et certaines équipes, qui pourraient rentrer. » L’adjoint de brigade des douanes de Périgueux.
Et donc être commercialisées sur le territoire. D’où l’intérêt d’être à l’affût dès qu’un avion se pose. La surveillance des douaniers qui sera donc renforcée, même si pour le moment, on ne sait pas s’il y aura des moyens humains supplémentaires, même si la Dordogne a été intégrée, en vue des JO, au plan zéro délinquance du gouvernement.