Deux tempêtes, coup sur coup les nuits des 26 et 27 décembre, qui balayent la France. Dans la région, le vent a soufflé le 27 au soir. Jusqu’à 140Km/h relevés dans le Bergeracois, près de 200Km/h dans le Nord Dordogne. 2 morts, des milliers d’hectares d’arbre à terre, plusieurs jours sans électricité et des millions d’euros de dégâts dans le département. Un souvenir lancinant et surtout des sueurs froides désormais à chaque coup de vent pour beaucoup de Périgourdins.

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Du jamais vu à l’époque pour les météorologues qui n’ont malheureusement pas senti le danger arriver. Et durant un mois de décembre particulièrement venteux se souvient la responsable du centre météo d’Agen.

? Marie-Claire Sagnet

Un bilan humain très lourd après le passage de Lothar le 26-27 et de Martin la nuit suivante. 92 victimes au total dans le pays. Et des dégâts monstres chiffrés à plusieurs milliards d’euros. Un phénomène venteux exceptionnel par sa force, du jamais vu de mémoire de météorologues. Et des mesures préventives prises par la suite pour limiter les dégâts humains et matériels à l’avenir.

? Marie-Claire Sagnet

Depuis 2001 et la mise en place des vigilance météo, le niveau rouge pour vents violents a été déclenché 25 fois dans le pays. Notamment pour la tempête Klaus qui a frappé le sud-ouest fin janvier 2009. Des tempêtes qui n’ont jamais atteint heureusement les vitesses enregistrées il y a 20 ans.

Voila à quoi ressemblerait une carte de vigilance pour les tempêtes Lothar et Martin de 1999.

Martin a décimé des dizaines de milliers d’hectares de foret dans le département, coupé le courant pendant de longs jours. Certains périgourdins qui ont passé 3 semaines sans électricité pour certains d’entre eux. Des semaines, des mois sur le terrain pour permettre à chacun de revivre normalement. Les agents d’EDF de tout le département se sont mobilisés comme jamais. Un millier d’agents nationaux a été envoyé en renfort tout comme des équipes espagnoles, italiennes, allemandes, marocaines. Même les retraités ont renfilé leur bleu pour reconstruire les réseaux. Près de 2.000 personnes mobilisées sur le centre de Périgueux se souvient François Chouet. Ce Bergeracois était alors responsable d’équipe au service des travaux sous tensions au centre EDF de Périgueux. Le hasard a voulu que ce 27 décembre 1999, il avait déjà des équipes sur le terrains pour réparer les problèmes engendrés par les prémices de la tempête. Mais il n’imaginait pas un instant le déluge qui allait s’abattre sur le Sud Ouest.

En Dordogne ce sont les les secteurs de Périgueux, Ribérac, Mussidan, Thiviers ou encore Nontron qui ont été les plus touchés. Les secteurs boisés en somme où les arbres comme les poteaux électriques sont tombés comme des allumettes. Brisés par des rafales à près 200km/h. Une partie de la Dordogne a été plongée dans le noir. Image impressionnante de Périgueux la nuit sans une lumière. Certains secteurs sont restés sans électricité, donc sans chauffage, sans eau chaude, sans téléphone pendant plus de trois semaines.

? François Chouet

Et pendant trois semaines les agents EDF ont travaillé 7 jours sur 7, sans compter leurs heures et sans jamais rentrer chez eux. Certains d’entre eux étaient hébergés chez les habitants. La solidarité s’est mise en place tout comme la démonstration de l’esprit du service public.

? François Chouet

Un jour de repos et les agents qui sont repartis travailler ensuite quasiment tous les jours encore jusqu’au mois de mai pour continuer à tout remettre d’aplomb. Il aura fallu plus de 2 ans en fait pour restaurer complètement le réseau, complète l’ancien agent EDF.

20 ans après la tempête du siècle, le traumatisme reste bien présent tout comme l’inquiétude. Et si cela arrivait à nouveau ? Les choses seraient beaucoup plus compliquées imagine l’ancien responsable EDF.

? François Chouet

De son côté, Daniel Garrigue, le maire de Bergerac était déjà premier édile à l’époque.

La tempête, lui, il l’a d’abord vécu à Paris où il était en poste à l’assemblée. La première tempête, Lothar, qui a surtout balayé le nord de la France le dimanche 26 décembre. C’est ce qu’il lui a permis de mettre en place des mesures de sécurité pour Bergerac. 

? Daniel Garrigue

A Bergerac, des dégâts surtout sur les coteaux ou encore du côté de Toutifaut. La Conne est resté sans électricité pendant plusieurs jours se souvient Daniel Garrigue. Certains quartiers n’avaient plus d’eau. La mairie les a alors ravitaillés. La ville dans la vallée a elle plutôt été épargnée. Le courant a été rétabli dans la journée du 28 du fait de l’alimentation via le barrage de Tuilières, explique le maire, et les dégâts, mêmes matériels, ont été bien moins importants que dans le reste du département.

? Daniel Garrigue

Mais ce qui a frappé le plus le maire de l’époque et d’aujourd’hui, ca a été de voir la vitesse à laquelle la vie a repris ensuite.

? Daniel Garrigue