02 juin 2020 – 1895 vues
Et 11 semaines après avoir été contraints de baisser le rideau à cause du COVID, les restaurateurs et gérants de bar vont enfin pouvoir relancer leur activité. Alors hier, à Bergerac, l’heure était aux derniers préparatifs avec plus ou moins d’impatience mais avec surtout beaucoup d’incertitudes comme chez Albert.
? Écouter Dominique Korbendau
Moitié moins de tables avec les nouvelles règles sanitaires. Compliqué d’autant qu’à Bergerac les locaux sont souvent exigus. Alors hier, dans les restaurants le mètre a remplacé les casseroles. Au temps d’une Pause, près du marché couvert, Brigitte Baudin, espérait hier matin pouvoir caser au moins 5 tables à l’intérieur contre 10 d’habitude. Une ou deux plus sur la terrasse pour tenter de sauver les meubles. La terrasse, c’est là dessus que comptent les professionnels pour limiter la casse. Chez Albert comme au Confluence, on attend l’accord de la mairie pour s’étendre un peu plus. La municipalité qui n’aurait reçu qu’une demi-douzaine de demandes d’extension de terrasse. « Mais nous n’avons pas pu toutes les accepter », explique Nelly Rodriguez, l’élue en charge du dossier. Principale contrainte : ne pas entraver le passage pour les services de secours. Peu de chances à Bergerac donc de voir les tables fleurir au milieu des rues rendues piétonnes. Mais l’élue se dit à l’écoute de toutes les propositions. Chaque dossier sera étudié rapidement au cas par cas garantit-elle.
Et sur la pile devrait se trouver celui du Comptoir de Jess. Le bar de la place Malbec ne peut quasiment plus compter que sur sa terrasse. Car si l’établissement dispose d’un long comptoir à l’intérieur, plus question de s’y accouder. Protocole sanitaire oblige.
? Écouter Jessica Auroux
Des contraintes sanitaires qui sont donc loin de ravir les professionnels du secteur, mais certains s’en accommodent et vont même plus loin. C’est le cas de Kevin Fuentes, le chef qui a repris le Rouge et le Verre en novembre dernier. Établissement rebaptisé le Confluence.
? Écouter Kevin Fuentes
Car la difficulté principale, de l’avis général, ce sera de faire revenir les clients. Les rassurer. Kevin Fuentes, plutôt optimiste, compte sur la lassitude des Bergeracois face à l’enfermement et la contrainte. Mais pour beaucoup c’est la clientèle étrangère qui permet de réussir une saison et là rien n’est gagné estime David Van Moorleghem, du Ptit Corentin.
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Et avec les Britanniques qui représentent 60% de sa clientèle l’été, le gérant du Ptit Corentin a de quoi s’inquiéter. « La saison estivale, c’est ce qui nous permet de passer l’hiver ». Alors si l’activité ne redémarre pas suffisamment, et à défaut d’être soutenus par les assurances, il craint de devoir mettre la clé sous la porte l’an prochain.
Au temps d’une pause aussi, on serre les dents. Le couple de gérants se donne quelques semaines pour voir si la mayonnaise reprend. Chez Albert on a envie d’y croire, même si l’heure n’est pas à la fête.
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En revanche, totalement ébranlée par la crise sanitaire, les gérantes du Coffee Shop envisagent elles carrément de tourner la page.
? Écouter Caroline Coudré
Voilà, on l’a compris, le monde de la restauration à Bergerac, comme ailleurs, qui sera nécessairement ébranlé par cette crise sanitaire.
L’info en plus
Si chez Albert, on espérait faire une grande fête pour la reprise, ce sera finalement impossible. Toutefois, l’établissement, qui est plus qu’un café-resto, compte bien proposer de nouveau des expos avec les créations des Bergeracois pendant le confinement mais quid du vernissage ? Pour ça, il faudra encore attendre. Quant aux rendez-vous des assos, ils pourront se tenir dans la limite de 10 personnes.
Pour les concerts ce sera compliqué. Au Comptoir de Jess, on espère quand même pouvoir maintenir celui du 14 juillet.